Tour de France à la Voile 2018 - Jean Marie Liot

Bilan du Tour De France à la Voile

– Clarisse tu pèses combien ? 
– Euh 65 kilos…pourquoi !? 
– Alors viens faire le Tour de France à la Voile avec nous ! Tu seras le poids lourd de l’équipe 🐘⛵️😀

Fin juin, j’ai eu la très bonne surprise de me voir invitée à remplacer une équipière à bord de l’un des 2 seuls équipages 100% féminins du Tour Voile : (la dite équipière avait des soucis de santé, croisons les doigts pour que ça s’arrange pour elle !) me voici officiellement le « musclor » de l’équipe féminine du Helvetia by Normandy Elite Team. 💪

Ni une ni deux, il a fallu embarquer dans l’aventure sans être préparée du tout ! 
– Jamais couru sur ce genre de bateaux (des trimarans de 24 pieds) ? Tant pis tu apprendras ! 🤞
– Jamais fait tacticienne à bord d’un bateau ? C’est pas grave c’est quand même toi qui fera la tactique ! 🙈

.

3 COQUES, 4 EQUIPIÈRES, 17 JOURS DE COURSE EN 7 ÉTAPES
Ce n’était pas tout à fait ma 1ère fois à bord d’un trimaran de course, mais c’était la première fois que je servais à quelque chose à bord d’un trimaran ! ☝️ Le tour de France à la voile se court sur des Diam 24 : des trimarans au format jouet de plage pour 3 à 4 personnes. Atteignant très facilement des vitesses de 20 noeuds (plus de 35km/h)… quand je suis arrivée on m’a accueillie avec des histoires de collisions, de fracture de la clavicule et autres réjouissances. Finalement j’ai survécu sans trop d’encombres 😅 
De Dunkerque à Nice, (en passant par Dieppe, Barneville, Baden, Gruissan et Hyères) nous n’avons quasiment eu que du super beau temps et pas tellement de vent fort !

.

TOUJOURS UN TEMPS DE RETARD 🙊
En course au large, même s’il faut parfois réagir vite, on a souvent le temps de réfléchir plusieurs minutes avant une manoeuvre. Entre 3 bouées avec un bateau qui va vite ce temps est réduit à une toute petite poignée de secondes. Si bien que j’étais souvent en retard dans la prise de décision : « ah bah tiens si on avait fait comme ce bateau là bas ça aurait été pas mal ! » merci Clacla…

.

PAS SI MAL DU TOUT 
On s’est agacées, on a été contentes, on a été frustrées, on s’est un peu engueulées, on a aussi beaucoup rigolé… et finalement nous sommes arrivées 18ème sur 26. Pour un équipage conçu quelques jours avant le départ et affrontant beaucoup d’équipages pro, j’ai envie de dire que c’est très positif ❤️👍

.

LE TOUR DE FRANCE, À LA VOILE… OU EN CAMION ?
J’ai vraiment adoré participer à cette épreuve et j’ai appris des tonnes de choses sur ce format que je ne connaissais pas… mais est ce tout de même bien raisonnable de ne rester que 2 jours à chaque étape et de faire faire autant de camions à de si jolis bateaux à voile ? La question mérite d’être posée ! #PlusDeBateauCaSeraitEncorePlusRigolo

🙏Un super MERCI à Sophie Faguet – SkipperPauline CourtoisMargot VenninAdèle Marevery et à toute l’équipe du Helvetia by Normandy Elite Team pour leur accueil sur cette super aventure ! Dans le désordre : Ulysse et Ulysse, Seb, Auré, Ari, Cédric Chateau, Vonvon, Tiph’, Marie Soso et Anton

📷 Jean-Marie LIOT PhotographiesMorgan Bove Photographe et Anton Klock

Transat AG2R - Clarisse Crémer et Tanguy Le Turquais

Bilan de la Transat AG2R

ECHEC ou RÉUSSITE ? Le temps du bilan ! 👀

Après 2 traversées de l’Atlantique en 6 mois, on peut dire que le rythme a été soutenu ! 25 jours sur la Mini Transat, 19 jours sur cette Transat AG2R, ça en fait du temps en mer à réfléchir sur le sens de la vie (mais aussi à contempler l’océan d’un air béat, le cerveau un peu éteint il faut le dire ! 😶😝).

13 jours après notre arrivée (désolée pour le délai, il me fallait un temps de pause !) me voilà une nouvelle fois avec mes petites anecdotes, pour tenter de partager avec vous ces incroyables aventures qui me sont données de vivre.

(pour ceux qui veulent savoir si j’ai rendu visite à Johnny, c’est tout en bas ! 😉🎸)

DÉÇUE… 😞
Un résultat décevant, il faut le dire ! 14ème sur 19, nous n’avons pas obtenu le résultat espéré (un TOP 10 sans se faire trop larguer par les champions). On a fait un très bon début de course (les 2-3 premiers jours en gros) en étant très bien calés dans le TOP 10 même si on identifie quelques erreurs idiotes sans lesquelles on aurait même pu accrocher le trio de tête (avec des si…) mais après ça a un peu été la catastrophe !
.

AVEC UNE BONNE EXCUSE – LE RÉCIT DU VRAC ⛵️🤢
Bien calés dans le TOP 10, on s’est pris au jeu de la course. Et quand le vent est monté et que la mer s’est formée le long du Portugal, on n’a rien lâché. Finalement, après 12h à bloc, on a eu un gros coup de pas de chance : alors qu’on naviguait en mode sécu (pas trop bas ni trop haut sous spi, pas trop toilés), l’arrière du bateau s’est fait soulever par une déferlante et Tanguy a perdu quelques secondes la direction du bateau. Résultat : ce qu’on appelle un départ à l’abattée (le bateau qui change de bord sans qu’on puisse rien faire) et une bôme bloquée du mauvais côté à cause d’un hale bas cassé et vite réparé (le hale bas sert à tenir la bôme vers le bas). 
Tout s’enchaine finalement très vite, un petit spi aussitôt déchiré, qui chalute (se gonfle dans l’eau), des écoutes (cordes) qui s’emmêlent dans l’étai (câble qui tient le mât) et qui tirent très fort dessus… Bref on perd notre petit spi en mettant quelques longues minutes à s’en défaire mais sur le coup on est plutôt soulagés : on était à deux doigts de perdre aussi notre mât ! 
Après avoir tout rangé, on a finalement perdu seulement une poignée de milles sur les concurrents, mais rien de grave. On va vite à l’intérieur faire le point, regarder la météo, et là on ouvre nos mails : 2 bateaux ont démâté juste à côté de nous ! C’est finalement l’info qui fera basculer la course : ne pouvant nous permettre de démâter (le mât est très mal assuré et Tanguy a encore une belle saison à faire sur le bateau), nous n’osons plus renvoyer le grand spi (plus grand que celui que l’on vient de déchirer). Nous hésitons, mais décidons de rester prudents. Finalement nous ne renverrons le spi que 24h plus tard, après avoir perdu 80 milles sur l’ensemble de la flotte. Passant de la 7ème à la 14ème position. 😞
Le tournant de la course pour nous, car avec près de 30 milles de retard sur le 13ème, il aurait fallu de grosses ouvertures stratégiques pour réussir à revenir sur ces bateaux qui vont quasiment tous à la même vitesse, ce qui n’a pas été le cas. On a tout tenté jusqu’à quelques jours de l’arrivée (en prenant ce qu’on appelle « des routes pivots ») mais on n’a rien pu faire. Très frustrant ce petit train !!! 🚂👿
.

ALORS ? Toujours ENSEMBLE ?! ❤️ 
LA question que tout le monde nous pose ! En effet, ce n’est pas commun de faire une transat en couple, et encore moins en course ! L’environnement est stressant et pas trop propice à la bonne entente amoureuse. Mais on a bien tenu le choc et on n’a finalement aucun regret. Oui on le referait ! 
Après, notre conclusion est la suivante : être en couple ce n’est pas trop une bonne idée pour la performance. Quelques jours ça le fait, mais à la longue le mode amoureux reprend parfois le dessus ^^ 
(« Tanguyyyyy tu viens me border ?! » Entendu à bord du Figaro Everial le 13ème jour alors que Clarisse entame sa sieste (sieste qui se déroule par terre, allongée sur une couverture polaire, n’allez pas imaginer qqch de trop confortable non plus !))
.

ESTOMAQUÉE par la nature 🐋
BIP UP à cet énorme orque qui ne nous a suivis que quelques secondes mais qui nous a fait son show pour notre plus grand bonheur. J’en ai encore les yeux qui brillent ! On l’a vu derrière nous, de pleine face, plonger de tout son large dans notre vague de sillage… WHAOUH ! 
De manière générale que ce soit la mer, les nuages, les étoiles, les animaux, tout est parfait quand on traverse l’Atlantique. 🙏 
(sauf les sargasses bien sur, ces algues très énervantes qui trainent partout 🌱)
.

COM’ ou PAS COM’ ? 📞
Après avoir vécu une transat sur un minuscule bateau de 6m50, en solitaire, sans parler à personne, sans recevoir ou envoyer d’info ni savoir où sont les autres concurrents, on peut dire que cette nouvelle transat était bien différente ! 
On m’a à plusieurs reprises demandé ce que je préférais, la réponse est simple : il faut que les 2 existent ! 
C’est génial d’avoir l’opportunité de vivre l’aventure psychologique de la Mini Transat, mais c’est aussi top de pouvoir faire de la vraie stratégie météo et de partager en direct nos impressions avec la terre ! 
.

JOHNNY 🎸
Bon bah je dois l’avouer : je suis allée voir la tombe de ce fameux Johnny ! Loin d’être une fan, la curiosité l’a emporté. Mais ayant peur du voyeurisme je n’ai pas pris de photo, désolée pour ceux qui auraient voulu un cliché ! J’ai même été prise de zèle pour me concentrer sur les tombes alentours, et dire coucou aux inconnus plutôt qu’à Johnny, après tout, eux aussi méritent bien un petit instant ! 
.

JET SET ou CYCLONE ? 🌪
Une arrivée à Saint Barth ? Très chic ! MERCI à toute l’organisation de La Transat AG2R La Mondiale pour cet accueil exceptionnel (nous étions même logés gracieusement par l’île!). Finalement, nous retiendrons plus les témoignages des habitants sur leur solidarité après le cyclone que les boutiques de luxe ou autre bars façon jet set !
.

ENRICHIE
Ces 4 mois en Figaro m’auront appris plein de choses et fait découvrir un autre univers de la voile, c’était fort CHOUETTE ! Je suis toujours tellement enthousiasmé par ce fabuleux moyen de locomotion qu’est le bateau !! Une nouvelle fois, je me suis rendue de l’autre côté de l’Atlantique à la seule force du vent 💨
.

AUTRUCHE 
Maintenant, il faut que fasse le bilan, que je réfléchisse à mon avenir (j’ai bien conscience d’être une privilégiée, alors je ne vais surement pas me plaindre) : bateau ou pas bateau ? Quel projet ? Le temps de la réflexion est venu ! (au secours 🙃 ) 

Rdv quand même fin juin pour le Mini Fastnet avec Erwan Le Draoulec – Skipper 

😀 

MERCI à nos supers partenaires : 
www.everial.com // Tbs1978// VINCI Construction France#CBC#CBI

et à nos partenaires « techniques », Sunsail , Julbo Eyewear et H.A.S Climatisation Lallé

et surtout MERCI à vous tous pour votre soutien sur cette nouvelle aventure (et à Mathilde et Agathe pour le contenu ! 😘 ) 

#GoSuzette

Clarisse Crémer et Tanguy Le Turquais - Transat AG2R 2018

Lancement du projet AG2R

A tous ceux qui ne sont pas à fond sur les réseaux sociaux, je devais bien quelques nouvelles de mes projets ! Et pour les autres, pourquoi pas quelques éléments plus concrets ? 🙂

Moins de 6 mois après mon arrivée en Martinique, à l’issue de ma 1ère traversée de l’Atlantique à la voile et en solitaire, je reprendrai le départ d’une nouvelle course à la voile à travers l’Atlantique. En double cette fois-ci ! Avec mon fiancé Tanguy Le Turquais, lui même complètement accro à la course au large. Nous prendrons ensemble le départ de la Transat AG2R, départ de Concarneau le 22 avril, avec une arrivée prévue à Saint Barth aux alentours du 13 mai. Sur la ligne de départ, 25 bateaux tous identiques (des Figaros 2 de 10 mètres) et des duos plus compétitifs les uns que les autres. Solitaire du Figaro, Vendée Globe, Route du Rhum ou Volvo Ocean Race n’ont plus aucun secret pour la plupart d’entre eux. Autant vous dire que nous faisons figure de petits poucets. Mais heureusement, Tanguy commence à avoir une belle expérience (2 Mini Transat, 1 Solitaire du Figaro en 2017 à la 16ème place) et nous mettons les bouchées doubles pour rivaliser avec nos futurs concurrents !

En annonçant ce projet, j’ai eu le droit à beaucoup de questions, voici les principales avec des tentatives de réponses :

1) Pourquoi cette course en particulier ? Franchement je n’avais pas du tout prévu de me lancer là-dedans ! A l’origine moi j’avais juste prévu de traverser l’Atlantique, puis de laisser tout le monde tranquille. Mais l’occasion était trop chouette et je n’ai pas su dire non ! Le circuit Figaro est un circuit extrêmement réputé, où les meilleurs marins s’affrontent. C’est pour ça que j’appelle ça une « montée en Ligue 1 ». La Transat AG2R arrive très vite après la Mini Transat, ne me laisse donc aucun répis et m’oblige à apprendre le plus possible le plus vite possible. Je vais ainsi engranger très rapidement beaucoup d’expérience au large !

2) En double c’est plus facile du coup ? Oui et non ! (belle réponse n’est ce pas ?) En réalité, le double permet bien évidemment de se reposer sur l’autre pour prendre des décisions, mieux se reposer lorsque c’est son tour de se reposer, d’être donc plus en confiance. Mais en double il faut aussi s’adapter au rythme de l’autre et faire plus attention à son comportement pour que les 3 semaines en huit clos se déroulent bien. Bref, la réponse est bel et bien « oui et non » !

3) Avez-vous une chance de gagner ?  La réponse la plus honnête est NON ! Etrange de dire cela avant de s’attaquer à une compétition ? Peut-être, mais il faut être réaliste sur le niveau de l’ensemble de la flotte qui est tout simplement extraordinaire. Après, on a bien l’intention de bosser dur (ce qu’on fait déjà !) et on n’est jamais à l’abri d’un coup de chance 🙂 Entre nous on se dit qu’un TOP 10 serait une belle réussite.

4) En couple sur un bateau en mode compet’, vous êtes fous ? Pas impossible qu’on le soit oui ! C’est sur que c’est un défi en soi, mais pourquoi pas ? Objectif : montrer qu’on peut-être un couple à la ville et 2 véritables guerriers en mer ! Le tout sans s’engueuler bien sur… pour l’instant RAS, on espère pouvoir continuer de dire ça. Hi hi !

5) Et après tu vas faire quoi ? La question qui tue ! Je vais d’abord profiter de cette transat’ pour continuer de me tester en mer et de partager avec vous cette passion pour l’aventure. Ensuite, j’espère avoir assez de recul pour monter un autre projet solide d’ici la fin de 2018.

En attendant le programme est simple : on navigue le plus possible, on fait le plus possible d’entrainement physique aussi (vous devriez voir mes biceps 😉 ) et on prépare toute l’organisation de notre projet.

mini transat clarisse crémer Christophe breschi

Au milieu de l’Atlantique

Après 11 jours de mer dont 6 jours sans être à la portée VHF d’aucun concurrent, je suis arrivée à Las Palmas de Gran Canaria, le 1er objectif de cette transatlantique en solitaire en 2 étapes. Onze jours en mer en solitaire, on pourrait imaginer que cela passe lentement, surtout si l’on reprend le fil de tout ce que l’on peut accomplir en onze jours d’une vie de terrien, et pourtant, en posant le pied à terre, j’avais l’impression de n’avoir vécu qu’une seule grande journée de voyage, comme si le soleil s’était levé le 1er octobre à La Rochelle, pour se coucher le 11 octobre à Las Palmas.

Le départ 
Que cela m’a paru étrange de dire au revoir à tous mes proches, amis et sponsors d’un seul geste de la main depuis mon petit bateau. J’aurais voulu leur raconter toutes les émotions qui me traversaient, savoir si le départ leur avait paru beau malgré la pluie, s’ils n’étaient pas trop secoués sur leurs semi-rigides et autres vedettes, mais il a fallu poursuivre vers le large, s’enfoncer dans la nuit, en sachant pertinemment que je n’aurai leurs impressions qu’après avoir atteint les Îles Canaries, une terre qui me paraissait alors vraiment très très très lointaine.

Les premiers jours
Au bout du Golfe de Gascogne, que j’avais déjà bien pratiqué cet été pendant la Transgascogne, se trouvait  (tout du moins dans ma tête) une sorte de zone couperet : le Cap Finisterre et le passage du DST. Situés à la pointe Nord-Ouest de l’Espagne, ils sont souvent le théâtre de nombres d’abandons car la mer y est toujours plus forte et le vent y accélère plus qu’ailleurs. Je m’étais fait tout une histoire de cette zone, et l’approche a été une sorte de grande préparation psychologique. À mon arrivée là bas (au cours de la 3ème nuit) j’étais préparée comme pour partir au front. Tout a bien commencé, j’ai réduit la taille de mon spi à chaque fois au bon moment, et ai même commencé par gagner du terrain sur mes plus proches concurrents. Finalement le vent était moins fort que prévu et la situation tout à fait gérable, hormis une mer assez courte et forte rendant les manoeuvres compliquées. Malheureusement un manque de lucidité au petit matin m’a fait renvoyer le spi sans son écoute à la sortie d’un empannage (pour lequel j’avais fait tomber le spi pour plus de sécurité, ça m’apprendra à être prudente ! ) et m’a valu une bonne demie heure de galère : il n’y avait pas tellement de vent (22-25 noeuds soit moins de 50km/h) mais la mer était forte et sans son écoute le spi claquait très fort sur le côté du bateau. J’ai vite trouvé une solution, mais j’y ai perdu beaucoup d’énergie, et surtout n’étant plus concentrée sur la route je me suis retrouvée en route de collision avec deux chalutiers espagnols qui trainaient un filet entre eux. J’ai du faire du 90° à la route pendant 5 minutes : très agaçant !  Finalement, je m’en suis sortie avec quelques milles de retard, et une petite déception, mais sans grosse casse, ce qui est l’essentiel lorsque l’on sait que 2 concurrents ont démâté dans cette zone.

La suite 
Après cet épisode, c’est comme si tout s’était enchainé avec beaucoup de fluidité. Les jours se sont suivis, très différents les uns des autres, avec un bon vent portant au début puis de véritables zones de pétoles  (sans vent) dans les derniers jours. J’ai très vite décidé de ne plus écouter les classements à la radio BLU (une vacation quotidienne nous informe de la météo et des classements en distance par rapport au but), voulant à tout prix me concentrer sur mon bateau et sur ma course et me préserver des aléas du classement (suivant la situation météo, la distance au but n’est pas toujours représentative de la performance d’un concurrent). C’est ainsi qu’a commencé une longue route solitaire vers les Canaries. Le 5 octobre, j’ai mon dernier échange VHF (radio) avec un concurrent de la catégorie prototype, Erwan Le Mené, qui finira lui aussi 3ème dans sa catégorie, puis plus rien. Jusqu’à 2h avant le passage de la ligne le 11 octobre, je n’aurai plus aucun contact avec les autres concurrents ou bateaux accompagnateurs. Je considère que cela a été une bénédiction : je ne me suis laissée influencer par personne, j’ai pu vivre pleinement mon périple, et découvrir la véritable vie en solitaire, sans parler, sans compter sur personne pour tenir le rôle d’exutoire, seule avec mon mental et mes ressources psychologiques personnelles. S’alimenter le mieux possible, dormir par petites tranches (mon maximum aura été de 20 minutes), régler son bateau comme si l’on était bord à bord avec un autre, regarder vingt fois, cent fois ses fiches météos pour décider de la bonne trajectoire, écouter un peu de musique lorsqu’on est à la barre, lire un livre lorsque le vent fait défaut tout en gardant un oeil bien ouvert sur les instruments afin de guetter le moindre souffle d’air, la moindre accélération; contempler inlassablement les levers de lune, les étoiles, le plancton qui s’illumine lorsque les safrans du bateau fendent l’eau… les jours défilent à une vitesse hallucinante. Au début on se dit  « encore 7 jours » et cela parait loin, mais jour après jour le calendrier défile, sans aucun événement extraordinaire, et finalement, le dernier jour est là.

Hallucination
La dernière nuit, voyant l’arrivée approcher et sachant le vent très instable, j’ai décidé de très peu dormir et de ne m’accorder que deux siestes de 15 minutes. Au beau milieu de la nuit, alors que je m’étais déjà accordé ces deux siestes et que le vent ne s’était toujours pas bien établi, je me suis assise quelques minutes à l’intérieur sans véritable objectif. Erreur fatale ! L’assoupissement est venu sans prévenir et lorsque je me suis réveillée en sursaut, j’étais complètement perdue : « Où suis-je ? Mince je ne comprends plus mon GPS ? Où est-ce que je vais ? J’ai dormi combien de temps ? » Au bout de quelques secondes j’arrive à comprendre où je suis et je vois que le vent a bel et bien tourné, je réalise machinalement ma manoeuvre : affalage du gennaker, empannage, envoie du grand spi. Puis j’arrive à calculer que je n’ai en fait dormi que dix minutes (je regarde toujours ma montre avant de m’assoir lorsque je suis très fatiguée, afin de garder un oeil sur la réalité) mais je suis très tourmentée, j’ai la ferme conviction qu’il y a quelqu’un à bord avec moi ! Dans ma tête, je hurle « va t’en, va t’en, je vais être disqualifiée », dans ma tête encore cette personne que je serais incapable de décrire précisément me répond « mais tu n’es pas en état de naviguer seule ! » je ne sais pas quoi répondre mais je suis extrêmement en colère, et je vais broyer du noir, persuader d’être accompagnée et donc disqualifiée pendant encore de longues minutes. Petit à petit, cette présence s’est estompée, et je me suis calmée, profitant de la douceur de cette nuit très paisible, mais je garderai longtemps en moi le souvenir de cette fausse conviction que j’étais accompagnée !

L’arrivée
A la dernière vacation BLU, le matin du dernier jour,  je n’ai pas coupé la radio juste après la météo, comme à mon habitude. J’ai poussé jusqu’au classement des bateaux de série, ne voulant pas arriver à Las Palmas sans aucune idée de ma position, souhaitant notamment me préparer à une éventuelle déception. J’ai écouté, tremblotante, la voix énonçant les concurrents un à un : quelle joie d’être citée si haut dans la liste ! Quatrième, HOURRA ! J’avais l’impression d’avoir tout gagné : passé un excellent moment en mer, tout en m’étant bien battue. Malgré le peu de sommeil de la dernière nuit, j’ai pris la barre pour ne plus la lâcher avant la ligne, soit 9h plus tard, voulant mettre toutes les chances de mon côté pour ne pas être rattrapée par le 5ème, annoncé assez proche, et essayer de rattraper le 3ème et le 2nd, à respectivement 1 et 2 milles de moi. Mes efforts auront sans doute été récompensés, même si nos trajectoires bien différentes rendent les calculs compliqués : à moins de 7 milles de l’arrivée, vers 19h, j’aperçois deux spis, celui du 2nd Rémi Aubrun et celui d’Erwan Le Draoulec, annoncé 3ème le matin. Quelques instants plus tard, je viens me placer pile entre les deux :  à 0,7 milles de Rémi, et à 1,5 milles d’Erwan après 11 jours de course ! C’est serré…

C’est reparti pour un tour 
Une fois à terre, ce n’est pas tellement ma place qui me réjouit que mon état d’esprit, je suis si heureuse d’avoir vécu une si belle étape. Après une pause de près de 3 semaines je repars en mer pour la « vraie » traversée de l’Atlantique, jusqu’au Marin en Martinique. Je n’ai pas tellement plus de certitudes sur ma façon de gérer l’aventure, mais je sais que je vais une nouvelle fois faire de mon mieux, tout en gardant en tête qu’en bateau, le marin ne décide de presque aucun paramètre !

Le podium série de la 1ère étape

  1. Valentin Gautier – Banque du Léman 903 – Le 11 à 19h 40m 29s
  2. Rémi Aubrun – Construction du Belon 868 – Le 11 à  22hh 00m 33s
  3. Clarisse Crémer – TBS 902 – Le 11 à  22h 08m 23s

Le podium proto de la 1ère étape
  1. Ian Lipinski – Griffon 865 – Le 11 à 13h 22m 12s
  2. Arthur Léopold Léger – Antal XPO 709 – Le 11 à 13h 24m 05s
  3. Erwan Le Mené-  Rousseau Clôture 800 – Le 11 à 21h 32m 44sec
Transgascogne 2017

1ère victoire en solo

Qui l’eût cru ? Cette dernière course avant la Mini Transat 2017 aura donc été celle de la victoire ! Avec une 1ère place sur la 1ère étape et une 2nde sur la 2nde étape, je finis première au général avec un peu moins de 40 minutes d’avance sur le second, Erwan Le Draoulec, avec qui nous avons gagné le Mini Fastnet. Germain Kerleveo, également basé à Lorient, finit sur la 3ème marche du podium de la Transgascogne 6.50. Bravo les lorientais !

Une 1ère étape super du début à la fin
Un magnifique départ aux Sables d’Olonne, une belle option très sud avec laquelle je me suis sentie bien, une bonne vitesse au portant (nous avons fait plus de 24h de grand spi), la bonne idée de bien me reposer la dernière nuit pour attaquer les côtes espagnoles le mieux possible, et un peu de réussite à la fin pour doubler mon copain Erwan dans la baie d’Aviles alors que le vent était horriblement irrégulier et souvent absent, voilà le cocktail de ma 1ère victoire en solo 🙂 Je me suis sentie bien en mer, et me suis presque sentie confiante quant à l’idée de passer 15 jours toute seule au milieu de l’Atlantique dans quelques semaines.

Une deuxième étape plus compliquée
C’est surement à cause d’un peu plus de pression au départ et de quelques soucis physiques dû à l’abus de tortillas espagnoles, que je n’ai pas très bien entamé ma course. J’étais obnubilée par l’idée de marquer mes concurrents et en ai oublié de suivre le vent, heureusement que j’avais bien en tête ma stratégie globale et que j’ai vite réussi à me remettre dedans. Nous avons fait énormément de près (quasiment toute la remontée vers Les Sables) ce qui est de loin l’allure la plus inconfortable sur ces petits bateaux, surtout lorsque comme sur Pile Poil, le pilote automatique bug et décide de faire des 360° de façon inopinée 🙁 Après une dizaine de ces figures de style, j’ai fini par limiter les problèmes en changeant de compas, mais le mal était fait et j’avais bien décroché d’Erwan et surtout perdu beaucoup d’énergie mentale.
Heureusement que notre option très ouest s’est avérée payante, alors que les ténors du circuit Tom Dolan et Pierre Chedeville ont eu un peu moins de réussite à l’Est du parcours et que j’avais un matelas très confortable de 1h d’avance car c’est finalement 2nde avec 22minutes de retard sur Erwan que je termine cette course.

Un bilan évident :  » Je suis très heureuse, mais je ne m’enflamme pas ! »
Quelle joie de réaliser une victoire en solitaire en Mini ! Je suis vraiment très très heureuse de ce résultat. Maintenant je ne m’enflamme surtout pas, l’objectif de l’année est avant tout d’arriver en Martinique dans quelques mois, quel que soit le résultat, et je le garde bien fermement ancré dans ma petite tête ! Sur la ligne de départ, ils seront très nombreux à vouloir (et pouvoir ) truster les meilleures places. Je savoure l’instant présent, et c’est tout 🙂
Alors rendez-vous en octobre !!

PS : dans la catégorie série double, c’est le Papa de Jimmy, Nicolas D’Estais (avec qui Jimmy a traversé l’Atlantique en 2015) qui a remporté la mise ! YOUPI ! 🙂

Séjour Marin des Cimes au Féminin - Refuge Buffère - Névache - Hautes Alpes

Entrainements à gogo et ski de rando

Entrainement, bricolage et … ski de randonnée !

Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Depuis la mise à l’eau du bateau, il semblerait bien que le temps ait décidé de filer à vitesse grand V, je n’ai pas eu le temps de dire ouf que nous voilà déjà en mars. Incroyable mais vrai ! Entre les entrainements avec le pôle course au large de Lorient, les sessions bricolage et une super semaine de ski de randonnée dans le cadre du séjour Marin des Cimes, on peut dire que j’ai de la chance et que mes journées sont bien remplies. La Mini Transat c’est dans seulement 7 mois, et ça se sent.

Entrainements à gogo 

11 jours réalisés au mois de février, 12 jours prévus au mois de mars : quand on aime on ne compte pas !
Les entrainements ce n’est pas toujours facile car le coach est très exigeant, et je suis du style a être déçue quand je n’y arrive pas aussi bien que j’aurais aimé, mais c’est aussi là dessus que je dois progresser. Réussir à rebondir quand on fait une erreur, il parait que c’est ça la course au large. (vous avez vu, je m’assagis ! ) La Mini Transat c’est une aventure ET une course, alors forcément, ça se bosse 🙂

Entrainement dans la brume

Bricolage utile et bricoles superflues

Joindre l’utile à l’agréable  c’est important (enfin moi je trouve) ! Garder un bateau toujours au top, c’est un objectif de taille. Ainsi, quand je ne travaille pas de chez moi (à Auray), je le fais depuis l’espace de coworking « La Colloc » à Lorient et je m’octroie bien souvent des petites pauses « Pile Poil ». C’est à dire que je pars bricoler pour 1h ou 2 sur mon ptit bateau qui est à 3 minutes, quitte à parfois faire des choses plus ou moins nécessaires… comme coller des stickers !

Clarisse et Jimmy

« Marin des Cimes au féminin »

Quand un passionné de montagne et de mer rencontre 2 navigatrices, cela donne une excellente idée : créer un séjour dédié à la découverte du magnifique département des Hautes-Alpes et à la rencontre entre femmes marins de diverses générations ! C’est ainsi que j’ai été invitée par Claude et Nadette Devalle du refuge Buffère et leur ami Jean-Luc Begou, guide de haute-montagne à venir profiter de 4 jours de ski de randonnée avec 5 autres navigatrices dans un cadre exceptionnel.

Marin des Cimes 1

Stéphanie Alran (2 Transat Jacques Vabre), Juliette Pétrès (1 route du Rhum + 1 Transat Jacques Vabre), Sandrine Bertho (Mini Transat 2007 et Membre du Team Actual), Isabelle Joschke (Mini Transat, Solitaire du Figaro (X7 !), multiples transats en Class 40… projet IMOCA 60 !), Sylvie de Ligondes (Whitbread et multiples autres navigations) et moi-même avons donc pu profiter de 4 journées de ski et de rencontre totalement hors du temps. De quoi faire le plein d’énergie positive avant d’entamer la saison !
Un immense merci à Claude, Nadette et Jean-Luc, mais aussi au département des Hautes Alpes, à Serre Chevalier Vallée Briançon, à Mammut, PLUM, La Sportiva et Petzl. Nous avons été reçue comme des reines du début à la fin. 

Groupe Marin des Cimes

Au fait, comment on fait quand y-a un cyclone au milieu de l’Atlantique ? 

Le pôle Lorient Grand Large ce n’est pas seulement des entrainements sur l’eau, mais également des formations. Dernièrement, j’ai surtout approfondi mes connaissances en météo. Cela s’avère très utile pour la performance, mais aussi pour la sécurité ! Même s’il y a peu de chance que cela se produise étant donné la période à laquelle nous allons nous retrouver au milieu de l’Atlantique, nous avons ainsi appris à éviter du mieux possible la trajectoire d’un cyclone 🙂 Une discussion qui était très utile, mais je dois avouer aussi un peu inquiétante ! 

Formation cyclone

Clarisse Crémer - Seamaster award - Delius Klasing/L. Loos

Elue marin de l’année !

Elue marin de l’année !

Si si, vous avez bien lu ! Le magazine allemand Yacht et l’organisation du Boot Dusseldorf (plus gros salon nautique d’Europe) ont décidé de me nommer « Seamaster of the year ». Rien que ça. 

 

Comme dirait ma maman « avec tout le respect que j’ai pour toi fillette, pourquoi ils t’ont choisie toi ? « 
Je crois qu’on est pas mal à se poser la même question ! ^^
J’ai beau avoir fini toutes mes courses en Mini dans le top 10 cette année, et brillamment obtenu ma qualification pour la Mini Transat 2017, on peut dire que je suis loin de pouvoir rivaliser avec Loick Peyron ou James Spithill, précédents Seamasters.
Croyant être simplement nominée (et déjà bien surprise mais me rassurant en me disant que je n’avais aucune chance de gagner) j’ai accepté avec plaisir l’invitation au Boot Dusseldorf, curieuse de découvrir ce salon dont tout le monde parle.
Mais lorsque ils m’ont finalement annoncé que j’étais choisie comme Seamaster of the year, là on peut dire que j’étais sincèrement « sur les fesses ».

Alors forcément, je leur ai demandé quelques explications, et voici donc les raisons de cette nomination surprise : « S’il y avait deux ou trois « Clarisse sur l’Atlantique » par pays pratiquant la voile, ce sport serait largement plus populaire ! On te considère donc comme l’une des ambassadrices de la voile en Europe !  » Whaou, ça c’est de la déclaration. Pas sure que cela me mette beaucoup plus à l’aise, mais c’est au moins un début d’explication 😉

Alors logiquement, on peut se demander « mais c’est quoi au fond « Clarisse sur l’Atlantique » ?
C’est une chouette aventure en mer, avec un chouette objectif de traversée de l’Atlantique, c’est aussi un message qui essaie d’être simple : #HeureuxEtFous, même si ce n’est pas toujours facile, et puis surtout l’aventure Clarisse sur l’Atlantique a débuté avec un « duo à l’écran » : Anne-Laure et Clarisse. Anne-Laure vous l’avez vue dans presque toutes les vidéos cette année, c’est ensemble que nous essayons de parler de bateau autrement, avec fraicheur et décontraction. Alors Anne-Laure aussi est un peu Seamaster de l’année, et aurait très certainement dû être là samedi soir avec ses lunettes jaunes, au moins pour « sonner sa cloche » 😉

Et puis bien sur je vogue aussi « sur l’Atlantique » grâce à vous tous qui me soutenez : famille, amis, partenaires, et gentils supporters  !

Donc un super merci à Anne-Laure et à vous tous, sans qui je serais quand même Clarisse, mais peut-être pas « sur l’Atlantique » 😉
Et puis n’oublions pas de rigoler un coup et de rester #HeureuxEtFous après ce prix,  qui comme je le dis bien trop souvent : « est totalement absurde » (mais sympathique !)

Pour ceux qui parlent allemand, vous pouvez aller voir la vidéo officielle et en lire plus ici (personnellement, je n’y comprends rien donc si quelqu’un veut se dévouer pour m’organiser une traduction, je suis preneuse) : http://www.yacht.de/yacht_tv/reportage/von-null-auf-hunderttausend/a111291.html

 

 

 

Clarisse Crémer et Armand de Jacquelot - Pogo 3 TBS

Premier PODIUM pour Pile Poil – Le récit

« On finit 2ème ! YOUPI ! »

Pour la dernière course de la saison, j’étais accompagnée de Armand de Jacquelot, 5ème de la Mini Transat 2015 et ingénieur chez Gitana Team, un allié de taille qui n’y est pas pour rien dans ce beau résultat de fin de saison : nous finissons en effet 2ème ex-aequo avec le duo Erwan Le Draoulec et Tanguy Leglatin (Emile Henry – 895) et juste derrière Guillaume Combescure et Antoine Gautier (Mini Oiri – 905). Pour la petite anecdote, Tanguy Leglatin n’est rien d’autre que… mon coach ! Alors finir ex-aequo avec lui, c’est plutôt réjouissant 😉 (Bon entre nous, le 895 était leader quasiment jusqu’à la fin, mais comme on dit en régate : « ce n’est qu’à la fin de la foire qu’on compte les bouses ! » ) 

 
Un départ… un peu raté !
Pas hyper concentrés au début, nous n’avons pas fait une très jolie démonstration au moment du départ. Lors de la remise des prix, le partenaire de la course, Inorope.com (également partenaire du projet) a eu la gentillesse de nous remettre le prix du « départ le plus moche » : un sablier ! Mieux vaut en rire ! La preuve en vidéo ici.
Heureusement pour nous, on a vite rattrapé le coup en se donnant à fond juste après ce qui nous a permis de ne pas se faire décrocher par le paquet de tête.

Un très joli parcours 
Les Putains, Spineg, Cap Caval, La Plate du Raz de Sein, Basse du Lys, L’occidentale de Sein, Rouge des Glénans, Les Moutons, Les Pourceaux, Le Cochon… les marques de parcours rivalisaient de poésie ! Des bords assez courts, avec pas mal de changement de voile :  le top du top pour régater. Mention particulière pour le passage du Raz de Sein qui ressemblait à un joli champs de bosses. Le bateau tapait à chaque vague, se faisant emmener à toute allure par le courant et nous n’avions d’autre solution que de serrer les dents et d’attendre que ça passe ! Heureusement, Pile Poil a tenu bon, et il en verra d’autres !

Dans un mouchoir de poche
A quelques milles de l’arrivée, au beau milieu de la nuit, entre les cailloux, dans le noir complet sans lune et sans étoiles, nous étions malgré tout éclairés… par les feux de mats de nos concurrents ! Nous étions 4 en quelques dizaines de mètres, joliment alignés sous grand spi… un tableau génial. A peu de choses près, on pouvait lire les instruments du bateau le plus proche ce nous. Ou en tout cas, on était tout de suite au courant lorsque l’un d’entre eux se grillait une clope… 😀

De 3ème… à 2ème !
Nous n’avons pas coupé la ligne en 2ème position mais bien en 3ème position (ex-aequo toujours…) car devant nous il y avait encore un autre duo : celui formé par Tom Dolan et François Jambou (910). Malheureusement pour eux, une petite erreur de parcours (ils ont shunté une marque juste à l’entrée du chenal de Concarneau, quelques centaines de mètres avant l’arrivée) leur a valu 10 minutes de pénalité !

Demandez le programme !
Après cette super régate (merci à Inorope pour le soutien de cette belle initiative concarnoise !) la saison se clôture… ou presque. Reste la Chrono 6.50, une course un peu différente car on rentre à terre le soir. Le concept : faire le tour de Groix au départ de Lorient le plus vite possible en 4 tentatives minimum sur 3 jours. Cette fois-ci, pas de nuit blanche mais une course toute en convivialité.
Ensuite, viendra le temps des entrainements, du chantier sur le bateau (Pile Poil a besoin d’être fiabilisé pour traverser l’Atlantique) puis à nouveau des entrainements et enfin viendra la nouvelle saison de régates avant le grand rendez-vous de la Mini Transat 2017… le compte à rebours est lancé !

 

Clarisse Crémer - Mini Fastnet

C’est reparti pour un tour ! Et ça rigole pas…

Une destination mythique… et intimidante ! 

Dimanche, je prendrai le départ du Mini Fastnet ! Une course en double de 600 milles, au départ de Douarnenez (Finistère), avec un aller-retour vers le rocher du Fastnet, au sud des côtes irlandaises. (glaglagla)
Pour cette aventure mythique, je serai accompagnée de Clément Bouyssou.
Avec sa triple participation à la Mini Transat, il aura surement énormément de bons conseils à me donner !

Clément et son sourire de champion !

Clément Bouyssou

Le parcours : un aller-retour aux multiples embûches ! 
Partir de Douarnenez  : une baie très compliquée en raison du courant et des effets de site ! La sortie de baie sera un élément déterminant !
Traverser la Manche : à nous les beaux cargos ! Ne surtout pas se payer un de ces monstrueux engins qui n’ont aucune intention de s’écarter pour nous laisser passer. (On les comprend en même temps, ils sont au boulot eux 😉 )
Frôler les côtes anglaises : une petite marque de parcours du côté de la Cornouaille, afin de s’assurer que nous restons bien aux aguets à tout moment 🙂
Contourner le rocher du Fastnet au sud de l’Irlande : un phare qui semble tout droit sorti d’un film d’épouvante (cf la photo ci-dessus)
Rentrer à Douarnenez : avec à nouveau une belle traversée de la Manche dans les embouteillages de cargos 🙂

Le parcours du Fastnet !

Parcours du Mini Fastnet

Les objectifs ? Se qualifier ET faire une belle place ! 
Quand Clément fait du mini, ce n’est pas pour acheter du terrain ! Alors forcément, moi je vais essayer de suivre le rythme… Mais ça ne sera pas chose aisée car il y aura beaucoup de prétendants aux belles places sur cette course. Beaucoup d’anciens, beaucoup de champions… bref, il va y avoir du sport !
Et n’oublions pas que si je termine cette course j’aurai ENFIN ma qualification en course pour la Mini Transat, l’objectif est donc AUSSI (surtout?) de terminer la course, pour souffler un peu !

Un programme chargé :
Comme avant chaque course, il y a un peu de boulot :

  1. Contrôle de sécurité (i.e : vider l’intégralité du contenu de son bateau pour cocher des cases !)
  2. Préparation de la nav’ (i.e : plastifier des tonnes de cartes de cailloux pour toujours savoir si on va vers un truc dangereux ou pas)
  3. Préparation de la météo (i.e : faire un skype avec le coach et boire ses bonnes paroles !)
  4. Bricoler un peu : eh oui, Pile-Poil est une belle bête qui demande qu’on s’occupe d’elle 🙂

Avec un peu de chance (et surtout de l’huile de coude), Clément et moi seront prêts pour le prologue en baie de Douarnenez samedi après-midi, et le grand départ Dimanche 19 juin !

Suivre la course